Les administrateurs français s'exportent mal

Par Sylvie Andreau

Entre le russe Rosatom et le français Thales, entre deux mandats d'administrateur et un poste de président, Henri Proglio a tranché. La veille de sa nomination annoncée à la tête de Thales, mercredi, poussé par Bercy à choisir pour cause de conflit d'intérêts, l'ex-patron d'EDF et de Veolia a surpris son monde en déclinant la proposition. Entre les jetons de présence de Rosatom et la rémunération moins généreuse qu'espéré offerte chez Thales, il n'a pas tergiversé. Le géant français de l'électronique de défense devra se chercher un autre président, et de fait il a choisi de s'en passer.Ce cas d'école soulève quelques questions. Les Français ont-ils la cote dans le grand mercato des administrateurs? Les multinationales s'arrachent-elles nos dirigeants? Doit-on alors craindre des conflits d'intérêts dans des secteurs sensibles comme la défense ou l'énergie? La saison des assemblées générales qui bat son plein offre l'occasion de dresser le profil de ces membres de conseil de haut vol. Tous sont tenus de rendre publics leurs mandats, dont le nombre est désormais plafonné à cinq. Pour leJDD, Ethics & Boards, premier observatoire international de la gouvernance des sociétés cotées, a passé au crible les conseils des entreprises qui composent les grands indices comme le CAC 40 ou le Dow Jones. Le constat est sans appel : les représentants du capitalisme français ont du mal à se vendre à l'international. [...]


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