Palmarès : ces entreprises françaises misent sur les femmes

Aurélie Lebelle | 09 Oct. 2015

On connaissait déjà la Journée de la femme et la Journée de la jupe. Il faut désormais compter sur la journée du 
palmarès des entreprises françaises les plus féminisées. Un rendez-vous organisé depuis trois ans déjà par le ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes qui établit un classement de la mixité hommes-femmes en entreprise parmi le SBF 120, les 120 premières sociétés cotées en Bourse en France.


Dévoilé jeudi par la secrétaire d'Etat chargée des Droits des femmes, Pascale Boistard, ce palmarès calculé grâce à des critères chiffrés objectifs — part des femmes dans les conseils d'administration, dans le comité exécutif, le comité de rémunération, dans le top 100... — est désormais particulièrement attendu. Car il décerne aux yeux de tous les bons et, surtout, les mauvais points.

Cette année, pour la deuxième fois, Sodexo décroche la palme de l'entreprise la « plus féminisée » avec 81 points récoltés sur 100. Engie (ex-GDF Suez) (3
e) et Solocal (33e) réalisent les plus belles progressions.

Les mauvais élèves ? Les industriels Soitec et Airbus Group qui dégainent tour à tour les arguments du secteur industriel «très masculin» et des critères du palmarès « incomplets et très limités ». Peut-être, mais ces deux entreprises — comme les treize dernières du classement — n'ont pas pris le temps de renvoyer la fiche de renseignements. Un signe pour le cabinet de conseil Ethics & Board, qui a réalisé le palmarès, qui prouve bien «que la politique interne n'est pas tellement tournée vers l'égalité hommes-femmes au sein de l'entreprise ». Mais, globalement, le palmarès est devenu un «moyen de pression assez positif».

Un quota de 40% de femmes d'ici 2017   

«Les entreprises guettent les résultats et jouent le jeu», estime Guillaume de Piédoüe, directeur général d'Ethics & Board. La preuve : en 2013, lors du premier classement, on ne comptait que 26,2 % de
 femmes dans les conseils des entreprises. Le chiffre a bondi à 33,3 % en 2015. Et, déjà, une société sur quatre compte 40 % de femmes. Et, si les grandes entreprises passent à l'offensive pour donner plus de responsabilité aux femmes, c'est avant tout parce qu'elles n'ont pas vraiment le choix. D'ici à juin 2017, elles devront en effet avoir attei nt le seuil des 40 % de femmes dans leur conseil d'administration pour être en conformité avec la loi.


Pour le reste, les chiffres sont parfois un peu plus «poussifs» selon Guillaume de Piédoü
e. Lorsqu'on regarde le nombre de femmes dans les comités exécutifs ou dans le top 100, la hausse est bien moins conséquente. On comptait ainsi 18,5 % de femmes dans le top 100 des sociétés en 2013... contre 21,5 % aujourd'hui. Quant à leur responsabilité au sein des comités, impossible à dire. «On ne fait pas le distinguo entre un poste de décideur et un responsable de la communication ou des ressources humaines, reconnaît Guillaume de Piédoüe. Or, ce n'est clairement pas la même chose.»



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