Égalité hommes-femmes au bureau: la France devant l'Allemagne

Le plafond de verre est toujours une réalité pour de nombreuses femmes au travail. Selon l'Insee, le salaire médian est d'ailleurs 19% moins élevé que chez les hommes, en France. Néanmoins, l'Hexagone n'est pas le pays le plus inégalitaire pour la gent féminine.En témoigne cette étude réalisée par le cabinet Glassdoor, spécialisé sur le marché de l'emploi. En se basant sur plusieurs indicateurs (taux d'employabilité, niveau d'éducation, échelon dans la hiérarchie de l'entreprise, etc…), le groupe a dressé un classement des pays les plus égalitaires en entreprise en Europe.

Les pays nordiques en tête


Comme souvent dans ce genre de classement, les pays nordiques restent en tête. La Suède, la Norvège et la Finlande s'accaparent les meilleurs résultats et finissent logiquement dans le trio de tête. Rien de bien étonnant: ces pays figurent dans le haut du classement de l'indice de développement sexo-spécifique de l'ONU, la Norvège étant même première. Alors que le taux d'emploi des femmes peut être inférieur de 18% à celui des hommes dans certains pays (en Italie ou en Grèce, par exemple), cette différence n'est que de 2 à 4% dans ces pays nordiques où les trois-quarts des habitants travaillent.

Si le podium n'a rien de surprenant, on peut toutefois s'étonner de voir la France si bien classée. L'Hexagone est en effet 6e, devant le Danemark, les États-Unis et surtout l'Allemagne qui, elle, termine très mal classée (15e sur 18).

En fait, l'Hexagone satisfait un ensemble de critères de l'étude. L'écart sur le taux d'emploi se réduit progressivement et le niveau d'éducation des femmes n'a pas grand-chose à envier à celui des hommes. Alors qu'une seule femme (Isabelle Kocher chez Engie) dirige un grand groupe du CAC40, Glassdoor félicite l'Hexagone sur un point: la présence des femmes dans les conseils d'administration des groupes cotés. Environ 30% des administrateurs représentent ainsi la gent féminine.

Pas illogique. La France s'est dotée d'armes législatives pour parvenir à davantage de mixité dans les conseils d'administration avec la loi Copé-Zimmermann de 2011, qui a imposé un minimum de 20% de femmes dans les instances des sociétés cotées à partir de 2014, chiffre qui passera à 40% l'an prochain. Selon le cabinet Ethics and Boards, la part des femmes administrateurs atteignait ainsi 34,56% en 2015 dans les entreprises du CAC40 et 33,5% sur le SBF120, le deuxième gros indice boursier à Paris. Soit plus de 10 points de plus qu'au Royaume-Uni ou aux États-Unis.

Le talon d'Achille de la France reste toutefois la sous-représentation des femmes dans les professions techniques (ingénieur, mécanicien, etc…).

Dur d'être une maman en Allemagne


L'Allemagne, elle, se retrouve mal classée pour un ensemble de raisons. D'abord parce que le nombre de femmes travaillant à temps partiel est important (21% contre 14% en France).

Ensuite, en raison de la faible représentation des femmes dans les hauts niveaux d'étude (l'enseignement tertiaire). Enfin et non des moindres, à cause de ce que Glassdoor appelle "le coût de la maternité". En effet, le cabinet s'est aperçu que l'écart de salaires hommes-femmes s'accroissait sensiblement dès lors qu'une salariée devenait maman, notamment en raison de l'interruption de sa carrière. "Les structures familiales et sociales ont tendance à pénaliser les femmes ayant des enfants", résume Glassdoor. En Allemagne une femme active sans enfant gagne en moyenne 23% de plus qu'une mère de famille. Chiffre qui est moitié moindre (12%) en France.
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