22/09/25
Relevant que les conseils d'administration sont féminisés à hauteur de 45 % (47,7 % au sein des entreprises du CAC 40 et 46,6 % pour celles du SBF 120, selon le baromètre IFA-Ethics & Boards), le cabinet Russell Reynolds Associates souligne - à l'appui de sa toute dernière étude sur les tendances 2024-2025 de la gouvernance des sociétés du CAC 40 et du SBF 120, obtenue en exclusivité - que les instances dirigeantes que sont les comités exécutifs (comex) comprennent aujourd'hui 31 % de femmes au sein des groupes du CAC 40 (29 % en 2024 et 26 % en 2022) et 30 % au sein du SBF 120.
« Plus précisément, 41 % de leurs nouveaux membres sont des femmes et 59 % des hommes. Ce qui pourrait laisser penser que la féminisation des comex est en bonne voie. Mais un sujet d'inquiétude se fait jour dès lors que l'on approfondit l'analyse : les hommes cumulent sept ans d'ancienneté en comex quand les femmes n'en totalisent que quatre. Ainsi pourrait-on s'attendre à ce que ces dernières, ayant une moindre ancienneté au comité exécutif, quittent moins leur poste. Or elles sont 13 % à l'avoir fait, contre 9 % des hommes », relève Marc Sanglé-Ferrière, managing director chez Russell Reynolds Associates en France.
Les raisons sont nombreuses. Sur la base de données publiques (LinkedIn, Who's Who et diverses plateformes) et des propres données et recherches du cabinet de conseil en leadership et en recherche de dirigeants et administrateurs, il est établi que 24 % des femmes qui ont quitté un comex ne déclarent pas prendre de nouvelles fonctions (or toutes ne sont pas retraitées).
Une proportion de 22 % s'orientent vers une carrière d'administratrice pour jouer un rôle de plus en plus moteur au sein des conseils d'administration, notamment à la présidence de comités (à l'exception du comité stratégique), rôle qui nécessite qu'on lui consacre du temps.
Autre observation : une large proportion de femmes quittent le comex pour prendre d'autres rôles exécutifs. Parmi elles, 18 % ont rejoint le comité exécutif d'une autre entreprise (les femmes qui siègent en comex sont très sollicitées par les chasseurs de têtes, NDLR) ou occupent un nouveau poste dans la même société. « Il peut s'agir d'une directrice de la stratégie, de la RSE ou du marketing qui quitte son poste pour un autre, cette fois opérationnel mais pas au comex. Elle peut prendre ce rôle opérationnel quelques années et, forte de cette expérience, revenir siéger plus tard en comex », explicite Julie Rullier, managing director à la tête du cabinet Russell Reynolds Associates en France. Cette évolution de carrière est souhaitable pour occuper, à plus long terme, des fonctions de direction générale. « Car si la parité est à peu près atteinte en comité exécutif en ce qui concerne les rôles fonctionnels, les femmes n'occupent encore que 16 % des postes opérationnels », ajoute Julie Rullier.
Enfin, 4 % des femmes, membre d'un comex, fondent leur société de conseil et 12 % quittent leur rôle exécutif pour l'exercer dans autres sociétés mais à un autre niveau. Il en est ainsi, par exemple, d'une directrice juridique qui, membre du comex d'une société du SBF 120, rejoint un groupe du CAC 40 mais ne siège pas à son comex.
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