Un baromètre de transformation des conseils d'administration

L'IFA, l'Institut français des administrateurs, publie ce mercredi, un baromètre de la composition des conseils d'administration des entreprises du CAC 40, actualisé après les assemblées générales. Quatre axes clefs s'en dégagent.

Mixité et extranationalité

Ce travail statistique, réalisé par Ethics & Boards, témoigne d'abord des progrès de la gouvernance à la française. « En termes de diversité des conseils, la France se situe dans de bons standards », souligne-t-on à l'IFA. « La France est au premier rang international en matière de mixité, fait valoir Agnès Touraine, la présidente de l'association. Près de 40 % des administrateurs sont extranationaux, sachant qu'ils ne représentent que 15 % aux Etats-Unis. »

Représentant des salariés

Autre donnée à retenir : 72,5 % des conseils d'administration ont au moins un administrateur représentant des salariés ou des salariés actionnaires. « Il y a encore onze entreprises qui n'ont ni l'un ni l'autre », note toutefois Agnès Touraine. Avec la loi Pacte, et alors que le gouvernement pousse la question de l'actionnariat salarié, le nombre de ces administrateurs devrait encore évoluer. L'Afep et le Medef sont également attentifs : le sujet figure dans les dernières révisions du Code. Les organisations patronales y ont apporté l'ajout suivant : « Afin d'assurer une représentation des administrateurs salariés là où se prennent les décisions stratégiques au sein d'un groupe, ces derniers siégeront au conseil de la société qui déclare se référer aux dispositions du présent Code. »Aujourd'hui à 8,1 % des effectifs des conseils d'administration, la représentation des salariés est considérée comme un mouvement de fond. L'IFA veut procéder à un premier bilan de l'application de la loi Rebsamen qui en portait le principe. « Il faut prendre le temps de mesurer la bonne intégration de ces administrateurs dans la collégialité du conseil », explique-t-on à l'IFA.

Indépendants

Le baromètre met aussi à mal quelques idées reçues, en particulier celle relative à la consanguinité des conseils. Plus de 68 % des administrateurs sont considérés comme indépendants. Face à eux : des administrateurs « structurellement non indépendants », des représentants des salariés et des représentants des salariés actionnaires, des exécutifs...Cette émergence des indépendants est également visible à l'échelle du SBF 120. Edité à trois reprises sur la période 2013-2017, le baromètre consacré aux conseils d'administration de cet indice indique que la proportion d'administrateurs indépendants est passée de 52,9 % à 56,7 % en quatre ans.

Peu de cumuls de mandats

Autre préjugé à reconsidérer : celui relatif au PDG. Il reste la figure emblématique de l'entreprise tricolore, mais dix-neuf groupes sur quarante fonctionnent aujourd'hui en séparant les fonctions de président et de directeur général. A noter toutefois : les sociétés qui pratiquent la dissociation des fonctions ne sont que huit à avoir  un président indépendant . Le sujet de la dissociation fait plancher l'IFA : Ross McInnes, le président du groupe Safran, préside le tout nouveau groupe de travail.Le taux de cumul des mandats pourrait également surprendre : en 2018, 89 % des administrateurs n'ont qu'un mandat. Le cumul est un peu plus important dans le SBF 120, mais, signale Agnès Touraine, « ce chiffre est extrêmement surveillé par les investisseurs ». Au demeurant, avec neuf séances de conseil en moyenne par an, sans compter les réunions de comité, il est de plus en plus difficile d'être un cumulard. D'autant que le taux d'assiduité des administrateurs sera bientôt individualisé.
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