Gouvernance: quel est le profil-type de l'administrateur de grande entreprise?

L’IFA et Ethics and Boards publient, pour la première fois aujourd’hui, le baromètre de la composition des conseils d’administration et de surveillance du SBF 120, l’indice boursier des 120 plus grandes entreprises françaises cotées. Cette étude, qui sera actualisée tous les ans, permet de scruter à la loupe l’évolution des profils des administrateurs.  

Pourquoi lancer ce baromètre de la composition des conseils?
 

Agnès Touraine, présidente de l’Institut français des administrateurs (IFA):
La gouvernance des entreprises françaises a beaucoup évolué ces dernières années. C’est une conséquence de la loi Copé Zimmermann du 27 janvier 2011 sur la féminisation des instances dirigeantes et du code AFEP-Medef adopté en 2013. Il nous a paru intéressant de mesurer ces évolutions, dans la mesure où les nouvelles règles posées par ces textes ont entraîné une ouverture et une diversification des recrutements. Souvent perçues par les entreprises comme des contraintes, ces règles de gouvernance sont à nos yeux des éléments de compétitivité. C’est la fin du système de l’old boys club, et ce changement correspond à une professionnalisation du recrutement des administrateurs. Notre baromètre annuel a vocation à servir de référentiel, au moment où les conseils jouent un rôle croissant dans la vie des entreprises.
 

Quelle est votre méthode, et quels sont les principaux enseignements à retenir de cette première édition?
 

Floriane de Saint-Pierre, présidente d’Ethics & Boards:
Nous avons travaillé sur les données des 120 entreprises concernées sur les trois dernières années (2014 à 2016), avec un focus sur les nominations de 2016. Il en ressort plusieurs tendances lourdes. D’abord, bien sûr, la féminisation des conseils, qui s’est accélérée l’an dernier, avec 110 femmes nommées en 2016 pour 71 hommes. Au total, sur les 1.494 mandats d’administrateurs en cours au sein du SBF 120, on compte 38,4% de femmes – soit une hausse de 43% par rapport à 2013 - et 61,6% d’hommes - en baisse de 15%.
 

Cette féminisation s’est accompagnée d’un léger rajeunissement des conseils, à 58,7 ans en moyenne (59,1 ans en 2013), dont 60,9 ans pour les hommes et 55,3 ans pour les femmes. On constate également une progression de la proportion d’administrateurs indépendants, de 52,9% en moyenne en 2013 à 54,2% en 2016. Sur l’ensemble des mandats considérés, 67,9% des femmes sont indépendantes, contre 45,7% pour les hommes. Dans tous les cas, les profils de financiers et de juristes, ainsi que ceux qui sont liés aux technologies et aux médias sont les plus recherchés.
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